lundi 11 février 2013






J'étais trop pressé de vous montrer quelque chose pour attendre de faire un "beau" blog, même s'il reste moche, je ne veux pas que cela m'empêche de publier contrairement à mon habituelle obsession pour pour les beaux blogs.
L'histoire de Léonard et Magenta m'est venu comme ça, sans raison particulière. Quelque chose de fantastique bien sûr mais aussi fait pour rire. Vous comprendrez que je n'aime pas trop ce qui est trop réaliste. 
J'aime bien de temps à autre écrire une page d'une histoire que j'ai inventé, pas besoin que cela soit aboutit. On arrive en plein milieu de l'histoire, sans explication. Ce n'est qu'une page, écrite en calibri, de la taille qui m'arrange selon ce que j'ai a dire. Rien qu'une page. 
Et voilà la plus récente, joliment nommée La queue de Lénonard.

Ne pas reproduire ou copier sans mon autorisation!


Ses poings étaient serrés et sa mâchoire grinçait pourtant elle ne bougeait pas. Mr Broca quant à lui continuait à piocher dans son assiette, pourtant moins distraitement qu’à son habitude. Il observait sa purée qu’il enfourchait lentement en formant de petites stries. Magenta regardait ses parents les lèvres closes, elle savait qu’elle n’aurait jamais du dire ce qu’elle avait vu.  Agnès bougea enfin, remua sur sa chaise en osier puis secoua la tête en faisant presque tomber ses lunettes.
-        Tu as vu la queue de Léonard ?!
La phrase était sèche et n’attendait pas de réponse, juste un écho à sa pensée, et quelle pensée ! Magenta se sentit rougir. Mais pourquoi donc ? Sa mère avait simplement répété ce qu’elle venait de dire, pourtant quelque chose n’allait pas. Queue… QUEUE !
-        MAMAN ! beugla t-elle.
Non elle n’avait pas vu la … de Léonard ! Mon dieu qu’avaient été imaginés ses parents ?!
-        Ce n’est pas du tout ce que vous croyez ! se rattrapa t-elle.
Robert frappa violemment la table de son poing. Son épaisse moustache semblait toute ébouriffée au dessus de sa lèvre. Magenta sentit des frissons parcourir son échine, le nuage noir grondait au dessus de la tête de son père. Il ne s’énervait qu’en de rares occasions et elle venait d’en provoquer une nouvelle.
-        Papa, bougonna t-elle.
-        Jamais plus je n’irais parler à Léonard Grès !
-        Mais papa !
-        Comment a-t-il pu montrer sa queue à mon unique fille ! Je le savais étrange mais tout de même !
Agnès de son côté était bouleversée. Elle avait toujours trouvé sa fille trop coincé, trop sage et trop prude. Mais les larmes aux yeux annoncés que d’un coup tout arrivait trop vite.
Magenta n’en pouvait plus, ces parents ne voulaient plus l’écouter. Elle s’était mal exprimée et c’était de sa faute s’ils avaient mal compris, pourtant elle ne put s’empêcher de leur en vouloir. Comment pouvaient-ils pensé qu’elle aurait accepté de voir l’entrejambe d’un homme sans réagir violemment. Pourquoi ne voulaient-ils pas écouter ce qu’elle avait à dire.
Sans tenter de s’expliquer une dernière fois, Magenta se leva brusquement et fonça droit dans sa chambre. Elle avait  la gorge sèche et un goût pâteux dans la bouche. Sans remord elle claqua la porte et se jeta sur sa fenêtre. C’était toujours là qu’elle venait se réfugier quand quelque chose n’allait pas. Elle aimait regarder la rue et ses passants, en attendant que sa mère arrive avec une assiette pleine de cookies tout chauds qu’elle venait de faire pour se faire pardonner.  Mais personne ne toqua à la porte. Aucune odeur de biscuits ne vint lui chatouiller les narines. 
Magenta s’accouda sur le rebord de la fenêtre ouverte et posa son menton contre ses avant bras. Ce qui lui semblait être un parfait tableau habituellement ne fit que provoquer sa colère. De sa chambre on voyait parfaitement le magasin de chaussure des Grès.
La boutique Grès avait une vieille devanture à l’ancienne peinte en rouge bordeaux, à la manière d’un vendeur de vin. Le nom était écrit en italique et en or, mais avait cependant mal vieilli. Elle ne donnait pas très envie. Ce n’était pas ici que l’on pouvait trouver les dernière Nike. Les chaussures y étaient souvent à des prix exorbitants mais on était sûr d’avoir une bonne paire, de celles qui donnent l’impression de ne pas quitter ses chaussons, malgré leur 10cm de talons. On y croisait de tous les âges et on voyait souvent les mêmes têtes. Et malgré Léonard Grès l’étrange propriétaire, on trouvait la boutique charmante.
Magenta savait que si Léonard s’avançait suffisamment il pouvait la voir à sa fenêtre. Elle l’avait déjà vu faire. Et c’est ce qu’il fit. Magenta sursauta en voyant sa barbe hirsute et ses cheveux en batails se coller contre la vitrine. Le tout était si broussailleux qu’on ne pouvait voir ni sa bouche ni ses yeux, cachés derrière des lunettes aux montures épaisses. Pourtant elle eut l’impression qu’il la cherchait du regard.
Magenta se trémoussa gênée dans son coin. Elle se remémorait la réaction de ses parents.
Comment pouvait-elle maintenant leur dire que ce n’était pas l’entrejambe de Léonard qu’elle avait vu mais sa queue. Sa queue noire et aussi désordonnée que ses cheveux, la queue qui était le prolongement de sa colonne. La queue qui descendait le long de ses fesses. Une queue de chien.

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