J'étais trop pressé de vous montrer quelque chose pour attendre de faire un "beau" blog, même s'il reste moche, je ne veux pas que cela m'empêche de publier contrairement à mon habituelle obsession pour pour les beaux blogs.
L'histoire
de Léonard et Magenta m'est venu comme ça, sans raison particulière.
Quelque chose de fantastique bien sûr mais aussi fait pour rire. Vous
comprendrez que je n'aime pas trop ce qui est trop réaliste.
J'aime
bien de temps à autre écrire une page d'une histoire que j'ai inventé,
pas besoin que cela soit aboutit. On arrive en plein milieu de
l'histoire, sans explication. Ce n'est qu'une page, écrite en calibri,
de la taille qui m'arrange selon ce que j'ai a dire. Rien qu'une page.
Et voilà la plus récente, joliment nommée La queue de Lénonard.
Ne pas reproduire ou copier sans mon autorisation!
Ses
poings étaient serrés et sa mâchoire grinçait pourtant elle ne bougeait pas. Mr
Broca quant à lui continuait à piocher dans son assiette, pourtant moins
distraitement qu’à son habitude. Il observait sa purée qu’il enfourchait
lentement en formant de petites stries. Magenta regardait ses parents les
lèvres closes, elle savait qu’elle n’aurait jamais du dire ce qu’elle avait
vu. Agnès bougea enfin, remua sur sa
chaise en osier puis secoua la tête en faisant presque tomber ses lunettes.
-
Tu
as vu la queue de Léonard ?!
La
phrase était sèche et n’attendait pas de réponse, juste un écho à sa pensée, et
quelle pensée ! Magenta se sentit rougir. Mais pourquoi donc ? Sa
mère avait simplement répété ce qu’elle venait de dire, pourtant quelque chose
n’allait pas. Queue… QUEUE !
-
MAMAN !
beugla t-elle.
Non
elle n’avait pas vu la … de Léonard ! Mon dieu qu’avaient été imaginés ses
parents ?!
-
Ce
n’est pas du tout ce que vous croyez ! se rattrapa t-elle.
Robert
frappa violemment la table de son poing. Son épaisse moustache semblait toute
ébouriffée au dessus de sa lèvre. Magenta sentit des frissons parcourir son
échine, le nuage noir grondait au dessus de la tête de son père. Il ne
s’énervait qu’en de rares occasions et elle venait d’en provoquer une nouvelle.
-
Papa,
bougonna t-elle.
-
Jamais
plus je n’irais parler à Léonard Grès !
-
Mais
papa !
-
Comment
a-t-il pu montrer sa queue à mon unique fille ! Je le savais étrange mais
tout de même !
Agnès
de son côté était bouleversée. Elle avait toujours trouvé sa fille trop coincé,
trop sage et trop prude. Mais les larmes aux yeux annoncés que d’un coup tout
arrivait trop vite.
Magenta
n’en pouvait plus, ces parents ne voulaient plus l’écouter. Elle s’était mal
exprimée et c’était de sa faute s’ils avaient mal compris, pourtant elle ne put
s’empêcher de leur en vouloir. Comment pouvaient-ils pensé qu’elle aurait
accepté de voir l’entrejambe d’un homme sans réagir violemment. Pourquoi ne
voulaient-ils pas écouter ce qu’elle avait à dire.
Sans
tenter de s’expliquer une dernière fois, Magenta se leva brusquement et fonça
droit dans sa chambre. Elle avait la
gorge sèche et un goût pâteux dans la bouche. Sans remord elle claqua la porte
et se jeta sur sa fenêtre. C’était toujours là qu’elle venait se réfugier quand
quelque chose n’allait pas. Elle aimait regarder la rue et ses passants, en
attendant que sa mère arrive avec une assiette pleine de cookies tout chauds
qu’elle venait de faire pour se faire pardonner. Mais personne ne toqua à la porte. Aucune
odeur de biscuits ne vint lui chatouiller les narines.
Magenta
s’accouda sur le rebord de la fenêtre ouverte et posa son menton contre ses
avant bras. Ce qui lui semblait être un parfait tableau habituellement ne fit
que provoquer sa colère. De sa chambre on voyait parfaitement le magasin de
chaussure des Grès.
La
boutique Grès avait une vieille
devanture à l’ancienne peinte en rouge bordeaux, à la manière d’un vendeur de
vin. Le nom était écrit en italique et en or, mais avait cependant mal vieilli.
Elle ne donnait pas très envie. Ce n’était pas ici que l’on pouvait trouver les
dernière Nike. Les chaussures y étaient souvent à des prix exorbitants mais on
était sûr d’avoir une bonne paire, de celles qui donnent l’impression de ne pas
quitter ses chaussons, malgré leur 10cm de talons. On y croisait de tous les
âges et on voyait souvent les mêmes têtes. Et malgré Léonard Grès l’étrange
propriétaire, on trouvait la boutique charmante.
Magenta
savait que si Léonard s’avançait suffisamment il pouvait la voir à sa fenêtre.
Elle l’avait déjà vu faire. Et c’est ce qu’il fit. Magenta sursauta en voyant
sa barbe hirsute et ses cheveux en batails se coller contre la vitrine. Le tout
était si broussailleux qu’on ne pouvait voir ni sa bouche ni ses yeux, cachés
derrière des lunettes aux montures épaisses. Pourtant elle eut l’impression
qu’il la cherchait du regard.
Magenta
se trémoussa gênée dans son coin. Elle se remémorait la réaction de ses
parents.
Comment
pouvait-elle maintenant leur dire que ce n’était pas l’entrejambe de Léonard
qu’elle avait vu mais sa queue. Sa queue noire et aussi désordonnée que ses
cheveux, la queue qui était le prolongement de sa colonne. La queue qui
descendait le long de ses fesses. Une queue de chien.
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